Que boire en été pour s’hydrater tout en se désaltérant avec une boisson sympathique, sans alcool, sans sucre, sans calorie ?
Eh bien des plantes, pardi !
Si l’infusion chaude est l’unique option qui vous vient en tête, sachez que vous pouvez aussi préparer vos boissons d’été à base de plantes sous forme d’hydrolats ou de macérations, bien plus rafraîchissantes !
Caroline Gayet, herboriste et phytothérapeute, vous donne ses 6 recettes préférées !
L’été est là avec ses barbecues, des apéros en terrasse, son melon et ses pêches, ses bronzettes à la plage ou sur le balcon !
Mais surtout : il fait chaud ! La question de l’hydratation est donc cruciale.
L’eau est le symbole de la vie. Sans elle, aucun organisme ne peut survivre.
L’eau compose près de 60% de notre corps et sert de véhicule à toute information cellulaire.
Elle hydrate tous nos tissus, les cartilages, les muscles, les tendons, les ménisques, la peau, le cerveau, les organes et viscères.
Une bonne hydratation nous permet d’éviter les maux de tête, la constipation et la sécheresse des muqueuses.
Elle permet aussi le bon fonctionnement des réactions biochimiques de notre organisme ainsi que le drainage de nos toxines et déchets métaboliques via les reins et la formation de l’urine.
En été, les mécanismes de la transpiration et de la perspiration (la transpiration «invisible » et permanente, qui se fait sans sudation apparente) font évaporer de notre corps une quantité d’eau bien plus importante qu’en hiver, qu’il convient de compenser en s’hydratant davantage.
Petits et mauvais buveurs
Le souci, c’est que certains sont des petits buveurs : en ne buvant pas assez, ils concentrent leur urine et s’exposent à un risque d’infection urinaire majoré.
Il y a encore ceux qui n’aiment pas l’eau… et vont s’hydrater en buvant des jus, des smoothies, des sodas, des verres de rosé ou une bonne bière bien fraîche.
Bien sûr, il est possible d’en boire, mais uniquement en fréquence modérée, car ces boissons sont loin d’être idéales pour notre santé.
On a enfin la problématique des personnes âgées qui en vieillissant deviennent « adypsiques », c’est-à-dire qu’elles perdent la sensation de soif.
Elles se déshydratent plus vite, ce qui peut générer confusion mentale, coup de chaleur et infections urinaires.
Il existe alors des plantes pour faire vos propres boissons rafraîchissantes, saines et délicieuses.
Elles donnent du goût à l’eau, stimulant l’hydratation lorsque celle-ci fait défaut tout en apportant des propriétés thérapeutiques toujours bienvenues.
Je rappelle néanmoins que seule l’eau hydrate correctement. En effet, toute boisson à base de plantes contient des principes actifs qui doivent être traités par le foie et éliminés par les reins, entraînant une perte d’eau.
C’est pour cela qu’on dit que toutes les boissons, exceptée l’eau, sont diurétiques : elles augmentent la diurèse et font perdre davantage d’eau qu’elles n’en apportent.
Consommer des macérations froides de plantes ou des hydrolats ne dispense donc pas de boire au moins 50 cl à 1 L d’eau par jour selon votre corpulence, la météo, votre apporte, fruits et légumes (pour rappel les fruits apportent environ 85% d’eau et les légumes plus de 92%), votre activité physique et vos problématiques de santé.
Mon top 6 des macérations à froid
La macération à froid consiste simplement à laisser tremper des plantes aromatiques dans de l’eau afin de la parfumer.
C’est peut être ce que vous faites déjà avec des feuilles de menthe fraîche, des zestes de citron bio, des rondelles de gingembre frais.
L’avantage d’une macération à froid par rapport à une infusion à l’eau chaude, c’est que l’extraction est plus douce.
On extrait très peu de tanins et la boisson est bien plus ronde en bouche, moins astringente qu’une infusion que vous auriez laissé refroidir.
Certes on obtient moins de principes actifs… mais la boisson est bien plus désaltérante et meilleure au goût !
Une macération à froid dure entre une quinzaine de minutes à une nuit selon l’intensité du goût que vous souhaitez.
Les 3 macérations froides à la menthe, au citron ou au gingembre sont des classiques indémodables, mais vous pouvez varier les plaisirs en optant pour d’autres plantes réputées pour leur action désaltérante et rafraîchissante : les fleurs d’hibiscus, la citronnelle et les boutons de rose.
Voici les vertus de toutes ces plantes estivales :
_ La mentheest digestive et son effet froid est indéniable, c’est la plante rafraîchissante par excellence, indétrônable !
_ Le citronest digestif pour le foie et apaise tout type de nausées.
_ Le gingembreest tonique général de l’organisme et digestif.
_ L’hibiscusest aussi un incontournable pour sa fraîcheur acidulée avec une action antihypertensive pour le cœur.
_ La citronnelle, largement utilisée dans la cuisine asiatique, apporte une touche d’exotisme, soutient la digestion et désaltère.
_ La rose,fleur sensuelle par excellence, est une ode à la féminité, à la sensualité et à l’amour. Elle relie au cœur. Apaisante, elle minore l’hypersensibilité, les angoisses, la mauvaise humeur.
Il est d’ailleurs tout à fait possible d’associer ces plantes ensemble :
Citronnelle + citron + gingembre :pour un voyage exotique à moindre coût.
Rose + hibiscus : pour une boisson rose, girly à souhait, à savourer entre copines !
Menthe poivrée + hibiscus :c’est l’accord parfait lors d’épisodes de canicules pour faire redescendre le corps en température.
Comptez chaque fois environ 2 à 3 cuillères à soupe de plantes par litre d’eau, à ajuster selon votre goût.
Il n’existe aucune précaution d’emploi ou interaction médicamenteuse avec ces boissons, qui peuvent être bues par des jeunes enfants ou des femmes enceintes.
Ne buvez pas trop glacé
Bien qu’il fasse chaud et qu’on soit tenté de boire glacé ou très frais, ce n’est pas toujours une bonne habitude pour notre estomac et nos intestins.
Évitez en tout cas cette pratique en mangeant, car vous vous couperiez le « feu digestif » : Agni, ainsi que l’appellent les Indiens en Ayurvéda.
Un des rôles de l’estomac est en effet d’homogénéiser les températures de ce que nous mangeons et buvons.
Votre corps nécessite bien plus d’énergie pour amener un liquide ou un aliment de 5°C (la température moyenne de votre réfrigérateur) à 37°C (la température de votre corps) que pour l’abaisser de 63°C (la température à partir de laquelle on met en bouche un aliment ou une boisson sans se brûler) à 37°C.
Si vous avez déjà des désordres digestifs, n’allez donc pas en ajouter un supplémentaire en buvant des boissons trop froides cet été.
Les hydrolats et eaux florales
Une autre façon encore plus simple de se faire du bien avec des plantes, c’est d’utiliser les hydrolats ou eaux florales.
D’abord un petit point « définition »: on emploie indifféremment les mots hydrolats ou eaux florales, à tort.
Normalement, on parle d’eau florale quand la partie distillée est une fleur : eau florale d’hélichryse, de rose, de fleur d’oranger…
Et on parle d’hydrolat pour toute autre partie distillée (rameaux, feuilles, écorce) : hydrolat de cyprès, de cassis, de cannelle…
Enfin pour les végétaux qu’on distille, mais qui n’existent pas sous forme d’huile essentielle, on doit normalement parler d’« eau de ».
C’est le cas notamment de l’eau de bleuet, d’hamamélis, de calendula ou encore de tilleul.
Ce sont des liquides qui résultent d’une distillation d’une partie de végétal.
Doté d’environ 1% seulement de la fraction d’huile essentielle et des vertus qui lui sont inhérentes, cette eau distillée reste thérapeutique, mais avec une grande sécurité d’emploi.
De plus, avec les hydrolats, vous ouvrez aussi une autre dimension, plus vibratoire, puisque vous vous connectez à l’essence même du végétal à pleine maturité, frais qui a été distillé.
Vous bénéficiez donc d’une action physique, mais aussi énergétique, plus subtile.
Que vous soyez ou non initié et réceptif à ces notions d’énergie, de message informationnel subtils, elles préexistent de toute manière et c’est parfois intéressant de voir les changements émotionnels que procurent les hydrolats.
Ma sélection des 5 meilleurs hydrolats d’été
Voici ma sélection des 5 meilleurs hydrolats pour l’été :
Cassis : moins goûtu que le fruit puisque ce sont les feuilles de cassis qu’on distille et non les baies, néanmoins, c’est un hydrolat fort agréable, utile si vous souffrez de jambes lourdes ou de douleurs locomotrices lors de vos randonnées estivales, car il a des propriétés anti-douleurs, anti-inflammatoires et circulatoires.
Cyprès :grand décongestionnant veineux, lymphatique et prostatique, c’est l’ami de celles et ceux qui ont les jambes lourdes ou les « jambes poteaux », des varices, des hémorroïdes, de la cellulite ou encore des messieurs gênés par leur prostate. Attention, on l’évite en cas de cancer hormono-dépendant, car il est œstrogen-like.
Fleur d’oranger(aussi appelée néroli sous forme d’eau florale) : précieuse et onéreuse en huile essentielle, elle est en revanche très abordable en eau florale.
Qui n’a pas mis d’extrait de fleur d’oranger dans une pâte à crêpe, goûté les pâtisseries orientales qui en usent et abusent ou bu un savoureux thé blanc libanais ? Versez simplement 1 cuillère à café d’eau florale dans une tasse d’eau chaude.
L’oranger est calmant, voire sédatif, anxiolytique en cas d’angoisse, d’anxiété et/ou de dépression. Il réconcilie avec soi-même, laisse partir les souffrances qui nous blessent l’âme et le cœur, apaise les chocs émotionnels, l’inquiétude, la fragilité et invite à plus de légèreté et d’insouciance.
Mélisse :vous avez probablement entendu parler d’un fameux vieux remède : l’eau de mélisse des Carmes, une eau apaisante pour la tête et le ventre, calmante et digestive, utile en cas de reflux gastro-œsophagiens, remontées acides et spasmes intestinaux.
Citronnée, elle rafraîchit et désaltère. C’est une plante qui ramène de la joie dans le cœur quand celle-ci semble nous avoir quitté. Par précaution, ne pas en abuser en cas d’hypothyroïdie et de glaucome.
Verveine :citronnée comme la mélisse et digestive comme la mélisse et les menthes, la verveine est un petit bijou au goût et pour l’humeur.
Les déprimes, dépressions légères, chagrins d’amour, morosités seront balayées par le vent de fraîcheur et d’optimisme de la verveine.
Anti-inflammatoire et anti spasmodiques des viscères, elle soulage les douleurs menstruelles et les crises de colopathie fonctionnelle. Attention, elle est utérotonique donc on l’évite chez la femme enceinte.
La posologie recommandée est d’une cuillère à soupe par demi-litre de boisson. Ces hydrolats peuvent tout à fait s’ajouter aux macérations froides précitées, selon la vertu que vous recherchez.
Avec toutes ces succulentes alternatives, aucune excuse pour ne pas bien s’hydrater cet été. Beau mois de juillet à tous et bonnes vacances à ceux qui partent !
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