Avez-vous déjà vu des gens dans la rue ou dans les supermarchés parler à voix haute ? Eh bien, même s’ils semblent fous, ils ne le sont pas et c’est une étude américaine récente qui le prouve.
Selon les psychologues Gary Lupyan et Daniel Swingley, ce sont les personnes les plus intelligentes qui donnent libre cours à leurs pensées en public. Albert Einstein est un exemple qui nous rappelle que derrière cette pratique inhabituelle se cache un génie.
L’étude américaine Self-directed speech affects visual search performance, publiée dans le magazine “The Quarterly Journal of Experimental Psychology” en 2011, a mis fin à une croyance selon laquelle les gens qui pensent tout haut ont une case en moins.
En fait, la recherche des deux psychologues vise à en apprendre davantage sur les effets de cette réflexion externe sur les processus visuels, qui sont utilisés par ces individus pour atteindre des objectifs spécifiques.
Par exemple, lorsqu’une personne cherche un stylo sur son bureau, elle prononce son nom à haute voix pour le memoriser et que la recherche soit plus facile, sans s’en rendre compte. Ce mécanisme aide ces individus à renforcer l’association entre l’aspect abstrait du nom de l’objet et l’aspect visuel, matériel.
Les psychologues Gary Lupyan et Daniel Swingley ont demandé à 22 étudiants universitaires de chercher du pain ou une pomme dans un supermarché. Ceux qui ont prononcé à haute voix le nom de l’aliment à rechercher l’ont trouvé plus rapidement que ceux qui ne l’avaient pas fait.
Ce résultat explique pourquoi l’information donnée aux jeunes gens passe de la sphère perceptuelle ou conceptuelle de l’objet à celle du code linguistique, puis repart de la sphère linguistique à celle non verbale de la représentation conceptuelle du pain ou de la pomme.
En résumé, notre cerveau fonctionne par des processus d’association visuelle et verbale, et ce mécanisme apparemment laborieux nous aide à réorganiser nos idées, à calmer nos nerfs et à mieux se concentrer.
Attention cependant, tout cela ne fonctionne que si nous connaissons la nature de l’objet que nous recherchons précisément parce que nous activons tous ces engrenages.
Bref, ce serait une bonne idée d’exercer petit à petit notre esprit à penser à haute voix pour renforcer nos processus cognitifs. Après tout, si les érudits disent que ce n’est pas de la folie, pourquoi ne pas le faire ?