Reproduire une variété retrouvée dans un vieux jardin, rajeunir ses plantations, multiplier vos rosiers préférés ou encore conserver des rosiers anciens devenus introuvables dans le commerce sont autant de bonnes raisons de s’essayer aux joies du bouturage.
Une bouture de rosier s’obtient plus ou moins facilement, tout dépend de la variété choisie et des aptitudes du jardinier.
Seuls les jardiniers amateurs ont recours au bouturage des rosiers. Les professionnels préfèrent la greffe, car cette technique est plus rapide et permet d’obtenir un rosier dont la croissance sera plus homogène.
A partir d’une bouture de rosier, il faut trois à quatre ans pour obtenir un sujet de taille correcte. Grace à cette technique les rosiers gagnent en longévité parce qu’ils ne risquent pas d’être supplantés par un porte-greffe dont la vigueur excède la leur.
Quant au reproche de donner des sujets de moindre vigueur, cela ne se vérifie pas systématiquement. Certaines variétés se comportent très bien lorsqu’elles sont reproduites de cette façon, alors que d’autres, au contraire, ont besoin de la vigueur du porte-greffe pour bien se développer.
Certains jardiniers réalisent leurs boutures de rosiers plantées dans des pommes de terre, dans des bouteilles d’eau ou dans des emballages type Tetra Pak, dans du papier journal et du cellophane, avec ou sans hormone de bouturage, en pot ou directement en pleine terre … À chacun d’expérimenter et de trouver la technique qui lui convient le mieux. Sachez cependant qu’on ne peut pas bouturer un rosier dans l’eau !
Il existe plusieurs techniques pour bouturer un rosier : le bouturage à bois sec, le bouturage herbacé et le bouturage semi-herbacé (ou demi-aoûté). C’est cette dernière technique qui vous donnera le plus de chances de succès et que nous vous conseillons de réaliser avec l’aide de cette fiche conseil.
1. QUAND BOUTURER LES ROSIERS ?
Le bouturage semi-aoûté des rosiers s’effectue dans le courant de l’été à partir du mois d’août et jusqu’en septembre.
2. COMMENT RÉALISER UNE BOUTURE DE ROSIER ?
La méthode la plus simple consiste à choisir une tige fraîchement défleurie, du diamètre d’un crayon, et à la sectionner juste sous une feuille.
Supprimez la tête de votre bouture en faisant une coupe en biais juste au-dessus d’un œil (à la base d’une feuille). Par ailleurs, coupez l’extrémité basse en réalisant une coupe droite juste en dessous d’un œil, de façon à ne garder qu’un tronçon de 15 à 20 cm muni de trois à quatre feuilles.
Procédez à l’habillage et enlevez toutes les feuilles excepté celle du haut.
Afin de limiter l’évaporation, ne laissez que deux à quatre folioles (la feuille du rosier étant composée de trois, cinq ou sept folioles) sur la feuille que vous avez laissée.
Enlevez les épines qui seront autant de petites blessures sur lesquelles pourront apparaître des racines.
Préparez ainsi plusieurs segments que vous envelopperez dans un journal humide et placez-les deux ou trois jours dans le bas du réfrigérateur pour faire descendre la sève.
Au bout de ce temps, trempez la base de chaque segment dans un peu d’hormone de bouturage. Tapotez pour enlever l’excédent de poudre.
Si vous avez beaucoup de boutures, plantez-les dans un sillon en pleine terre dans un endroit aéré, humide et ombragé ; sinon rassemblez-les dans un pot préalablement rempli d’un mélange poreux de terreau et de sable à parts égales. Pour ce faire, faites un trou dans votre substrat à l’aide d’un bâton et insérez-y la bouture. Veillez bien à toujours planter vos boutures dans le bon sens c’est-à-dire la coupe en biais en haut.
Tassez bien afin de faire adhérer le substrat aux boutures.
Arrosez. Par temps chaud, vous disposerez un peu de mousse entre les boutures pour les garder au frais. Si vous les avez mis en pot, placez-les dans un endroit ombragé.
Durant l’hiver, vous les protégerez du froid en les installant, au besoin, sous châssis ou sous un lit de feuilles mortes que vous aérerez autant que possible.
Au printemps, repiquez les boutures en pot individuel.
Lorsque la motte se sera bien constituée, vous pourrez les placer en pleine terre.
Notez que des boutures faites durant le creux de la floraison d’été, en juillet-août, prennent parfois assez facilement.
Toutes les espèces et toutes les variétés de rosiers ne se bouturent pas avec la même aisance. En règle générale, les Thé, les Noisette, les Bengale, les Polyantha, les Bourbon, les Wichuraiana, et tous leurs hybrides, se bouturent assez bien. En revanche, les Portland s’y prêtent mal.
Gardez à l’esprit que la plupart des variétés de rosiers sont protégées. L’obtention d’un rosier est un travail de longue haleine qu’il convient de respecter. La multiplication des rosiers est tolérée dans le cadre d’un usage strictement privé.